Comme dans beaucoup d’entreprises (dont récemment Thales), la problématique du juste partage des richesses créées refait fortement surface chez Naval Group (4,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 16 000 salariés). Dans un courrier intersyndical cosigné le 17 mars dernier, la CFE-CGC, la CFDT et l’UNSA ont interpelé le PDG, Pierre Éric Pommellet, sur la participation prévue cette année (13,5 millions d’euros contre 28 M€ en 2019), un montant jugé « significativement en décalage avec les très bons résultats de l’entreprise en 2021 et alors que les personnels se sont fortement investis ».
Fixé par la loi, le calcul de la participation intègre en effet le déficit fiscal 2020 (reporté en 2021) de Naval Group, impactant défavorablement le montant versé aux salariés. D’où la revendication de l’intersyndicale « de compenser ce mode de calcul légal par un supplément de participation afin de rétablir une répartition plus équitable des bénéfices de l’entreprise », ce d’autant que « les dividendes versés aux actionnaires restent, eux, en ligne avec le résultat net ».
BONS RÉSULTATS D’ACTIVITÉ ET CARNET DE COMMANDES BIEN REMPLI
Il faut dire que malgré la crise sanitaire et la perte, en septembre 2021, du méga contrat de douze sous-marins signé en 2016 avec l’Australie, le champion européen du naval de défense s’est très bien remis à flot. « Les résultats d’activité 2021 sont satisfaisants et le carnet de commandes bien rempli, aussi bien avec la marine française qu’à l’export, à l’image du contrat signé le 24 mars avec la Grèce pour la construction de trois frégates de défense et la vente de six avions Rafale », indique Véronique Bachelet, présidente du syndicat CFE-CGC Naval Group, déléguée syndicale et élue au comité social et économique (CSE) sur le site de Nantes-Indret (Loire-Atlantique).